Dans un pays en proie au chaos comme Haïti, les jeunes ont besoin de repères et d’orientation pour rester sur les rails de l’émancipation. Dans la cité de Nissage Saget, un groupe de jeunes universitaires et professionnels montre la voie aux Saint-Marcois en leur insufflant la passion de la culture et du travail. Depuis plus d’une décennie, le Club Nisa propose aux jeunes une expérience qui mérite d’être partagée.
Le Club Nissage Saget est une association socio-culturelle qui intervient à Saint-Marc, dans les domaines de l’éducation et de la culture. Fondé en 2013 par un groupe d’étudiants de l’Université d’État d’Haïti, originaires de cette belle commune de l’Artibonite, le Nisa Club a permis à plus d’une centaine de jeunes de poursuivre leurs rêves à travers des activités à caractère éducatif et professionnel. Enthousiastes, ces jeunes chérissent l’ambition de « faire en sorte que chaque Saint-marcois ait accès à leur rêve haïtien ».
Au départ, l’idée était d’instaurer un préfac dans la ville pour aider les jeunes écoliers à intégrer le monde universitaire à la fin de leurs études. Ce fut le premier geste de ce regroupement, qui allait devenir plus tard un club avec des ressources professionnelles diversifiées et une connotation dirigée vers les activités culturelles, selon Simphat Ederson, délégué de la commission logistique et communication du Nisa Club.
Au fil du temps, cette association a su captiver l’intérêt des jeunes, tant par ses activités académiques que par ses projets culturels attrayants. Depuis 2017, elle organise l’un des évènements culturels les plus fascinants de la commune, le festival Mozayik, qui se veut être une vitrine d’exposition de la culture haïtienne dans ses plus belles couleurs. D’un point de vue professionnel, le Nisa Club veut s’imposer comme un réseau riche en personnes qualifiées pour des tâches nécessitant des experts.
Dans une interview avec Azuéi – Le journal, Simphat Ederson, interne en médecine, a confié que le parcours du Nisa Club n’a pas été un long fleuve tranquille. « Ce n’est pas chose aisée de s’impliquer bénévolement dans des activités de jeunesse », soutient le leader Saint-marcois de vingt-six ans, qui considère l’expérience du club comme une redevance envers la communauté. Cet engagement, selon lui, requiert de l’abnégation mais aussi de la passion.
En outre, le Club Nissage Saget n’est pas épargné par la crise multidimensionnelle qui engloutit le pays ces dernières années. « À cause de cette crise, nous avons vu plusieurs de nos cadres quitter le pays, des écoliers qui ne peuvent se rendre à Port-au-Prince, et nos activités culturelles qui font face à des défis budgétaires presqu’insurmontables », regrette le délégué, qui peine à trouver les mots pour raviver l’espoir dans le contexte actuel du pays.
« Le pays vit l’une des pires crises depuis sa fondation. Tout ce que nous pouvons faire, c’est montrer aux jeunes qu’il existe d’autres échappatoires et que le travail acharné restera toujours la norme »
déclare-t-il, invitant les jeunes à persévérer même si l’issue n’est pas trop évidente.
Onze ans après sa création, le Nisa Club poursuit avec efficacité sa mission dans la deuxième ville du département de l’Artibonite, malgré les difficultés rencontrées. « Nous avons vu des générations d’écoliers devenir des professionnels, que ce soit ici ou ailleurs. Nous avons vu notre club gagner en popularité auprès de la communauté Saint-Marcoise », se félicite M. Ederson Simphat.
« Nous sommes l’un des clubs de jeunes qui peuvent se targuer d’avoir une telle longévité et d’être une référence par rapport à notre impact dans la communauté »
continue l’interne en médecine.
Après le succès de la quatrième édition du Festival Mozayik, les leaders du Nisa Club préparent déjà leur prochaine réalisation. Ils prévoient d’organiser un concours de dessin qui devrait intéresser les amateurs de cet art.
Inspirant! Fier de faire partie de cette famille qui ne cesse d’illuminer jeunes de la cité Nissage Saget! Bravo NISA