Dans ce numéro spécial la chronique « La vie des mots », le présentateur Frantzley Valbrun parle du « Festival Entènasyonal Literati Kreyòl », la plus grande messe d’expression créole des caraïbes et de l’Océan indien. Le festival, cette année, se tient du 21 au 26 janvier ; cette 6ème édition de FEL se déroulera dans la capitale, Port-au- Prince, ainsi que dans plusieurs autres villes de province d’Haïti, telles que : le Cap-Haitien, Ouanaminthe, les Gonaïves.
Le lancement est programmé pour ce mardi 21 Janvier, à l’hôtel El Rancho de Pétionville, à compter de 10 heures AM. Le thème principal de cette édition est ainsi libellé : « Pou yon Kreyolofoni Syantifik ak yon Kreyolofoni Literè Fètefouni ». L’écrivain haïtien, Dr Serge Madhère et l’écrivain martiniquais, Michel Ducasse sont les deux invites d’honneur de l’édition de cette année 2025.
Pour les expositions de livres, les institutions suivantes sont tablées : C3 éditions, Laviwonndede Agence Littéraire et Artistiques (LALA), Les éditions Choucoune, Freda Edisyon , Communication Plus , Editions Cérébrale, Les éditions Copivit et L’Action Sociale. Divers autres invités prendront la parole, ils sont de Haïti, de la Martinique, des Iles Maurice, de la Guadeloupe, des Guyanes, de la Dominique… On assistera également à des spectacles de danse et de séance lectures scéniques. Les musiciens troubadours du groupe Matwouba et la chanteuse Nohemie Zamor assureront une bonne partie de l’animation musicale.
Perspective
Depuis sa création en 2019, c’est pour la première fois que le « Festival Entènasyonal Literati Kreyòl », FEL, se propose d’offrir une vitrine aussi diversifiée. Il y va des activités comme « FEL-Timoun », qui est un espace dédié aux enfants ; « Powem nan pran machin » où la poésie créole va à la rencontre des petits marchands, des passagers des autobus de Bourdon, de Delmas, de Pétionville et de Bois-Vernat ; « Powèm Katye » est aussi une nouvelle activité qui est inscrite sur la liste de la 6ème édition. Cette activité regroupe des poètes, des diseurs et des comédien(nes) qui investisseront les rues de Delmas pour délivrer des poèmes, raconter des histoires, des contes et dire des lodyans.
Toutes ces activités sont pour exposer la puissance d’un festival créole qui tient à cœur l’histoire et l’évolution des luttes pour l’existence des langues créoles, plus particulièrement le dur combat mené par le Mouvman Kreyòl Ayisyen, Sosyete Koukouy. Intrépide ! Sans doute, Festival Entènasyonal Literati Kreyòl promet une des espaces des plus authentiques pour réfléchir, parler et promouvoir l’émancipation des valeurs historiques de ces langues (kreyòl), et aussi de considérer la fragilité hybride de la terre d’Haïti, des iles des Caraïbes et de l’océan Indien. Grâce à cette initiative, tous les intellectuels pseudo-créole, créo-luttes ou encore créolistes, créolopals qui font partie du monde créolophone jouissent de leur propre espace de rencontre où ensemble ils peuvent discuter de l’avancement et de l’évolution de leur chaine de productions créoles.
Avec le thème choisi pour cette année, l’équipe du festival veut motiver l’intérêt public des peuples créolophones en lançant un vibrant appel à tous les créateurs artistiques et intellectuels créoles. A tous les coups, l’évènement nous interpelle ; que les poètes, les nouvellistes, les romanciers, les scientifiques et les philosophes créoles soient capable de se mettre à la hauteur des défis qui les attendent, tout en se préoccupant du champ de l’avenir des littératures créoles.
Chaque année, le Festival Entènasyonal Literati Kreyol invite de hautes personnalités venant d’horizon divers du mode créolophone, qui assurent en permanence la promotion des langues et littératures créoles. Parmi ces personnalités nous comptons Manno Ejèn (Haïti), Yves Marie Séraline (Martinique), Rodolphe Sonson Mathurin (Haïti), Gregory Rabess (La Dominique), Jean Dorcely Dédé (Haïti), Jean Barnabé (Guadeloupe), Pierre Michel Chéry (Haïti), Raphaël Confiant (Guadeloupe), Guy Gérald Ménard (Haïti), Eden Roc (Ile-Maurice). Justement, il y a quoi faire, beaucoup de risque à prendre. A cette date, où en est-on avec l’école créole ? Quelle sont donc les mécanismes qui sont utilisés pour sa sauvegarde ? La formation des enfants leur permet-elle de sortir du territoire des cons où les laisse-t-elle encore à fonctionner comme des petits « Jako » ? Entre temps, moi, je me préoccupe à faire l’amour avec les mots en « kreyòl » au Festival Entènasyonal Literati Kreyòl.