Très chers lecteurs, cette semaine encore, j’ai réfléchi à ce que je pourrais vous apporter, puis une discussion avec mon amie Meme, qui me racontait ses mésaventures, a orienté mes pensées. Je me suis rendu compte de combien notre société aime s’attarder sur la vie des autres. Certains en ont même fait un métier, toujours prêts à critiquer les efforts des autres – rien n’est jamais assez bien pour eux.
En écoutant mon amie, j’ai ressenti une tristesse profonde en constatant à quel point nous, les femmes, subissons les jugements de la société. Mezanmi, timoun, bagay yo anpil! Nous avons grandi dans une société qui nous éduque à croire que les femmes n’ont de valeur que dans leur capacité à se marier, à tel point que certains estiment que la réussite d’une femme dépend de son foyer. On nous dit sans cesse qu’il faut évoluer avec le temps, pourtant, la société elle-même reste figée à l’âge de pierre. La réussite d’une femme ne devrait pas dépendre d’un mariage. Croyez-le ou non, même si certaines rêvent d’un prince charmant, toutes ne sont pas destinées au mariage. Mais cela nous enlève-t-il notre valeur de femme pour autant ? Bien sûr que non !
Si certains choisissent de rester dans l’antiquité, cela ne regarde qu’eux, mais il est grand temps qu’ils cessent de nous rendre vulnérables parce qu’ils refusent d’évoluer. Faire culpabiliser une femme parce qu’elle n’est pas mariée ou qu’elle n’a pas d’enfants est mesquin. C’est comme dans la rue, quand on nous interpelle avec des questions comme « Tu es mariée ? Tu as des enfants ? ». Le mariage n’est pas un rite de passage ; c’est un choix, non une obligation. Ces questions incessantes, au lieu de les ignorer, nous devrions les recadrer, car elles imposent un poids mental inutile. Tout le monde ne peut pas comprendre l’impact de ce genre de curiosité maladroite, même venant d’amis de longue date. Il faut apprendre à respecter la vie privée des gens.
Cette semaine, j’ai regardé un film africain où une femme, avocate accomplie, devait louer un fiancé pour assister à un dîner en famille, juste pour satisfaire les attentes de son père, pour qui sa réussite ne comptait pas tant qu’elle restait célibataire. Dans notre société aussi, à partir d’un certain âge, la pression s’intensifie. Mariée ou non, cela ne devrait pas définir une femme.
Les gens semblent trouver un plaisir à nous harceler de ce « Tu es mariée ? », comme si c’était leur refrain préféré. Mon amie me racontait comment un ancien camarade l’avait bombardée de questions, impatient de savoir si elle avait un mari et des enfants, sans même se soucier de son bien-être ou de ses réalisations personnelles. Ça, cela n’intéresse personne ; ils préfèrent spéculer sur sa vie privée, comme si cela les concernait. Et je me souviens aussi de cette fille de mon ancienne église, qui, à peine arrivée, me disait : « Ou bèl wi, fòw priye pou Bondye ba’w yon fwaye ». Elle ne m’avait même pas laissé m’asseoir ! Je lui ai répondu : « Le foyer ? Objet ou image ? », parce qu’elle me donnait l’impression de me faire un cours de physique. Ah, grandissez un peu !
Vous ne vous rendez pas compte des dégâts que causent vos impertinences. Vous blessez souvent sans le savoir, en appuyant sur des cicatrices que certaines tentent encore de panser. Imaginez une femme qui rêve de se marier mais qui n’a pas encore trouvé l’amour, ou une autre qui a traversé une rupture douloureuse. J’ai même une connaissance qui, le jour de son mariage, a vu le marié s’enfuir avec sa mère ! Je vous laisse imaginer l’impact. Nous sommes nombreuses à souffrir en silence de ne pas être mariées ou de ne pas avoir d’enfants. Vos questions intrusives n’aident en rien. Apprenez à vous concentrer sur ce qui vous concerne, et laissez aux autres leur vie privée.
À vous, mes chères lectrices, je dis ceci : apprenez à vous défendre, à dire tout haut ce que vous pensez tout bas, et à vous affirmer. Parlez fort, car le monde ne changera pas si nous n’y contribuons pas un peu. Remettez ces gens à leur place quand ils dépassent les bornes, et soyez toujours fières de qui vous êtes. Le fait de ne pas être mariée ou de ne pas avoir d’enfant ne diminue en rien votre valeur ou votre potentiel. Rappelez-vous que vous êtes des perles rares. Le mariage n’est pas une obligation, mais un choix. Ceux qui vous font sentir différente parce que vous n’êtes pas mariée ne voient que le côté festif du mariage. Comme l’a dit quelqu’un, la magie, ce n’est pas d’être marié, mais de rester marié. Alors ne vous forcez jamais à prendre un engagement juste pour plaire à la société. Ce sont ces mêmes personnes qui, aujourd’hui, vous font sentir incomplète, mais elles ne seront là que pour les bons moments. Pour le pire, vous serez seule.
Votre Chroniqueuse,
Lady Lyne